Scolarisé au collège des Mûriers à
Cannes-La Bocca, le garçon faisait régulièrement deux heures de marche
pour se rendre de son domicile à l'établissement scolaire. C'est en
s'évanouissant en plein cours, mardi dernier, que les policiers ont
découvert les actes de maltraitance infligés par le père.
: Photo Patrick Clémente OAS_AD('Position1');
cachePubVide('pubDetailArt');
Il
n'avait rien mangé. Mardi dernier, Boris (1) 14 ans, s'est évanoui en
plein cours. Conduit d'abord à l'infirmerie de son collège, Les Mûriers
à Cannes-La Bocca, il a été ensuite transporté au centre hospitalier de
la ville. L'établissement scolaire a alerté la police. Les
enquêteurs de la sûreté urbaine du commissariat de Cannes ont alors
découvert l'existence humiliée de ce garçon, issu d'un milieu aisé.
En état de dénutrition À
l'hôpital, le collégien a raconté son calvaire. Il effectuait
régulièrement le trajet à pied entre le domicile familial, une belle
villa située sur les hauteurs de Mandelieu, et le collège à La Bocca,
soit deux heures de marche. Ses repas étaient chiches. Il est
d'ailleurs dans un état de dénutrition.
Puis
quand il arrivait le soir chez lui, son père, un ancien ingénieur de la
ville de Nice, âgé de 60 ans, l'enfermait aussitôt dans sa chambre. «
Plutôt une cellule » selon un des policiers ayant perquisitionné la
villa. La chambre était installée à l'entresol, juste après le garage.
Elle était constituée d'un lit en mauvais état, garni de draps sales.
Un évier noir de crasse servait à la toilette du garçon.
Enfin,
une chaise permettait à l'adolescent d'uriner par la fenêtre, située en
hauteur. Depuis un mois, il n'avait le droit de quitter ce lieu sordide
qu'au matin, quand son père lui ouvrait la porte pour se rendre en
classe.
Depuis la mort de sa mère, il y a 8 ans Mais
le martyre de l'enfant aurait commencé bien avant, au décès de sa mère,
il y a 8 ans. Il semble qu'il soit alors devenu le souffre-douleur de
son père. Pour quelle raison ?
L'adolescent
aurait subi des violences épisodiques pendant plusieurs années : coups
de balai, de pied, douches froides... Les maltraitances physiques
auraient cessé à l'arrivée de la nouvelle épouse de son père en octobre
2007. Mais les humiliations auraient continué : le garçon, qui était
très mal nourri, avait été installé dans sa " cellule " de l'entresol.
Ses
deux frères, âgés de 17 et 11 ans, ainsi que les deux filles de sa
belle-mère, n'ont apparemment jamais eu à subir les brimades
paternelles.
Le père écroué Le
collège avait déjà alerté les services sociaux et signalé que Boris,
d'apparence chétive portait toujours les mêmes vêtements, sales et
puants. Une première enquête de gendarmerie effectuée en 2006 n'avait
débouché sur rien de concret.
Vendredi
soir, la justice, estimant les faits graves, a mis le père de l'enfant
en examen pour « violences habituelles sur mineur » et l'a placé en
détention provisoire.
Le garçon détruit
et dévalorisé, à qui on répétait sans cesse qu'il « était le plus con
de la famille », devait être placé dans un foyer, comme ses deux frères.
1. Le prénom de l'enfant a été volontairement changé.Source : Nice.maville.com